Gynécologie

11 - Cancers

Cancers … ce mot tant redouté et qui concerne tout le monde soit de près, chez un de vos proches, soit qui vous concerne dans votre corps.

Il fait peur, très peur … et certaines personnes vont reculer, par peur, une visite chez le médecin et retarder sa prise en charge.

Certains cancers sont encore diagnostiqués tardivement au stade maladie car il n’existe pas de dépistage, mais ceci n’est pas le cas de la plupart des cancers qui concernent la gynécologie.

Mais … quelques principes :
Il ne faut pas confondre dépistage (prévention secondaire) et prévention (ou prévention primaire) des cancers.

La prévention consiste à éviter que le cancer survienne.
Elle peut être basée sur une vaccination (comme celle de l’HPV human papilloma virus), sur une hygiène de vie (ceci est un réel moyen de diminuer le risque d’occurrence comme le fait d’éviter le tabac pour le cancer du poumon, mais aussi pour le cancer de la vessie, ou comme le fait de pratiquer un sport régulièrement, de manger des légumes et des fruits, éviter le sucre et les produits transformés..) ou comme pour le cancer du col, par la recherche de lésions pré-cancéreuses qui précèdent de plusieurs années le cancer du col (frottis anatomo-pathologique).

Le dépistage consiste à diagnostiquer le cancer à un stade précoce avant l’apparition des symptômes ou avant son extension (avant que sa taille ne soit trop grande ou qu’il soit déjà disséminé) et donc avec un traitement le plus souvent conservateur et curatif.

Le dépistage n’évite pas le cancer mais ses complications.
Ceci est une grande partie intéressante du travail de gynécologue : la médecine préventive.

Le dépistage doit répondre à certains critères pour qu’il soit efficace :

  • Le cancer doit être suffisamment fréquent
  • C’est un problème de santé publique (toucher beaucoup de gens)
  • La méthode de dépistage (détection) doit être précise
  • Et acceptable pour la patiente (le moins invasif possible) et à moindre coût pour la société si il est remboursé. Il y a donc parfois opposition entre l’intérêt de la patiente et la société qui nous autorise ou pas à faire des tests (remboursement)

Il faut enfin savoir que des consultations d’oncogénétiques sont développées pour la prise en charge de patient.e.s avec une prédisposition héréditaire à développer un cancer.

L’exemple le plus connu est le BRCA1, une mutation génétique associée à un risque accru de développer un cancer du sein). Sachez qu’une bonne hygiène de vie, c’est à dire quelque chose que vous pouvez décider de changer, qui est à votre portée peut modifier ce risque en votre faveur.

Les femmes sont concernées par tous les cancers sauf celui de la prostate (en tout cas pas directement mais via leur compagnon).

Deux cancers ont progressé celui du sein et du poumon, qui est en France en passe de devenir le « premier » cancer féminin avant celui du sein.

Le cancer du col est en régression uniquement au début grâce au dépistage (examen annuel de votre col et éventuel frottis) et à la vaccination ces dernières décennies.
Les cancers de l’endomètre et de l’ovaire (grâce à la prise de pilule ?) sont aussi en heureuse évolution (tant en incidence qu’en mortalité).
Le mélanome lui tant chez les femmes que chez les hommes est en augmentation et fait l’objet d’un dépistage annuel (ou plus fréquemment) par un dermatologue.

Le cancer du col de l’utérus

Il est précédé pendant 10 à 15 ans de lésions pré-cancéreuses (nommées dysplasies ou CIN);
ces lésions sont dues à la persistance d’une infection virale, qui est aussi une IST (voir ceci peut aussi vous intéresser 06 - les IST) due à une famille de virus les human papilloma virus, parmi lesquels certains sont à plus haut risque que d’autres et font l’objet d’une vaccination prophylactique).

Voir cette petite vidéo du Centre Léon Bérard :

https://youtu.be/PU6tqrRSGwM

Il est donc possible non seulement de dépister mais aussi de prévenir (empêcher) le cancer invasif du col.

Le frottis classique est à répéter en fonction de l’aspect du col et des antécédents de la patiente 1x par an ou 1x tous les 3 ans. C’est la répétition régulière du dépistage qui en assure l’efficacité.

NB: Le tabac a un effet néfaste aussi sur le développement du cancer du col et du sein.

Le cancer du sein

Il est aujourd’hui le cancer féminin le plus fréquent (mais risque de se faire dépasser bientôt par le cancer du poumon !).

NB: L’illustration n’est pas de moi … souvent les chirurgiens évitent le décolleté pour leurs incisions, en protégeant au maximum l’esthétique de leurs patientes


Sa prévention passe par une hygiène de vie : sport, limiter la consommation d’alcool, limiter la consommation de sucre et de produits transformés, limiter la « junk food » et privilégier les repas faits à partir de produits frais, avoir une bonne hygiène de sommeil…
Et dans de rares cas, une prise en charge en clinique du sein pour les porteuses de mutations génétiques.

Mais,actuellement, c’est la prévention secondaire, c’est-à-dire, son dépistage précoce qui est assurée : un cancer du sein le plus petit possible a de meilleurs chances de traitement, avec une prise en charge thérapeutique adaptée.

Il y a un dépistage de santé publique (organisé) : le mammotest, organisé par les Provinces pour les femmes de 50 ans à 69 ans et qui est gratuit (réalisé tous les 2 ans)

Et il y a un dépistage individuel (spontané) sur prescription de votre médecin traitant ou de votre gynécologue et décidé en fonction de vos facteurs de risque personnels en consultation.

Le cancer du corps de l’utérus ou cancer de l’endomètre

Il est considéré comme un cancer d’assez bon pronostic car son diagnostic est souvent fait à des stades précoces (70 à 80% des cas sont des stades 1 en France). Il n’existe pas actuellement de test de dépistage mais c’est la clinique qui est importante :

  • Facteurs de risque : surpoids, hypertension artérielle, diabète …
  • Tout saignement après la ménopause doit faire consulter dans un délai raisonnable
  • Les antécédents de polypes utérins

Le cancer de l’ovaire

Il est difficile à diagnostiquer à un stade précoce car il entraîne en réalité peu de symptômes pour la patiente : pas de douleur, pas de masse palpable, ….
Il est cependant rare heureusement à part parmi la population à haut risque de cancer de l’ovaire : porteuses des gènes BRCA1 et 2, syndrome de Lynch… parmi laquelle on propose soit une surveillance rapprochée soit éventuellement une annexectomie prophylactique (ablation des ovaires et des trompes) après discussion avec chaque patiente.

Témoignage

Voici enfin le témoignage d’une patiente atteinte de cancer :

Quand une petite madame comme tout le monde a un cancer…

Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. (Marc Aurèle)

Parfois une toute petite chose peut changer votre vie. En un clin d’œil, quelque chose arrive par hasard quand vous vous y attendez le moins.

Et vous prenez un cap que vous n’aviez jamais planifié, vers un futur que vous n’auriez jamais imaginé.

Nous recherchons tous la lumière mais parfois pour trouver la lumière, il faut se confronter à l’obscurité.

En tout cas, c’est ce qui m’est arrivé.

Vous menez paisiblement votre vie, vous pesez vos projets d’avenir solidement établis lorsqu’au détour d’un examen médical (une mammographie en l’occurrence qui conduit à une biopsie puis une chirurgie) vous découvrez qu’il s’agit d’une tumeur dans le canal lactaire. Il est nécessaire de réaliser une mastectomie sans savoir s’il y aura de la chimio ou de la radiothérapie.

L’incertitude, c’est le « ciel qui vous tombe sur la tête ». Tout semble s’écrouler, vous ne savez plus si vous aurez un avenir ni comment va se dérouler votre quotidien à dater de ce moment.

Certes des sportifs ou personnalité en ont parfois témoigné mais que se passe-t-il lorsque cela arrive à Madame tout le monde ?

Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était, et aie confiance en ce qui sera

Bouddha

En conclusion

Moi, Je vous conseille donc 

  • de faire vos dépistages à temps être régulièrement frottis de col, examen de vos seins, colonoscopie et gastroscopie, visite chez le dermatologue
  • d’adopter un mode de vie « sain » : éviter l’alcool en excès , arrêter de fumer (demander de l’aide en consultation de tabac oblige), de pratiquer une activité physique régulière, de manger bio, de limiter au maximum les aliments transformés, industriels bourrés d’additifs, de consommer conscient en utilisant des applications (inci beauty pex pour les produits de beauté, YUKA )de limiter au maximum votre exposition aux polluants et notamment ces fameux perturbateurs endocriniens (cf la capsule correspondante)

Le texte est de Vinciane Biernaux. Si vous l’utilisez, merci de créditer l’auteur.