Gynécologie

Étiquettes alimentaires : lisez-les !

alimentation durable, étiquetage, additifs alimentaires, labels, local, … on mange quoi en fait ?

Avez-vous déjà lu une étiquette et vous êtes-vous retrouvé.e perplexe devant toutes (trop nombreuses) informations présentes pour un simple aliment ?

consommer durable et manger mieux : OK, on veut ! Mais cela relève parfois d’un décodage poussé dans tous les ingrédients et d’une méfiance face au marketing et au Green washing.

J’ai essayé de synthétiser et rassembler des informations pertinentes, vous pouvez aller plus loin en consultant ce site notamment https://www.ecoconso.be/fr

6 informations essentielles permettent déjà de se faire sa petite idée : prenez-vous votre loupe avec vous ( vous avez remarqué comme c’est écrit tout, tout petit ?) :

  1. L’origine pour acheter local
  2. Les labels pour éviter le marketing
  3. La liste des ingrédients pour éviter certains additifs
  4. Les informations nutritionnelles pour mieux manger
  5. Les mentions trompeuses voire franchement malhonnêtes
  6. La date de péremption … éviter le gaspillage alimentaire ( et que j’oublie souvent de regarder …)

Nous avons, dans nos magasins et dans nos pays, l’occasion (la chance ? Vraiment ? On ne peut souffrir du manque de quelque chose que l’on ne connaît pas..) de trouver des haricots du Kenya, des pommes d’Argentine, des oignons d’Afrique du Sud, de la viande d’Amérique du Sud, … des bananes hors Europe (alors que des bananes cultivées en Espagne sont beaucoup plus chères !) …

Si on ne fait pas attention, l’alimentation même bio peut ne plus être écologique : en hiver, trouver des avocats bio du Pérou dans le rayon fraîcheur ne peut pas être écologique : cet avocat a peut-être accumulé plus de kilomètres que vous lors de vos dernières vacances en Espagne.

Il y a un dilemme entre l’alimentation bio pour sa santé et l’alimentation écologique qui limite son empreinte carbone et qui protège les générations futures. Je sais, il faudra bientôt faire ses courses avec un philosophe ou un professeur d’éthique.

L’origine est souvent assez facile à repérer pour les aliments1 « simples », « bruts » mais cela va se compliquer pour les aliments (ultra)-transformés.

Il est obligatoire de mentionner l’origine pour

  • La viande : pour le bœuf, les lieux de naissance, d’élevage et d’abattage doivent être mentionnés. Si l’étiquette parle « d’origine », c’est que tout s’est fait dans le même pays
  • Le poisson (y compris le poisson séché, fumé …) et les crustacés (zone de pêche et méthode de pêche (- ou aquaculture) doivent être mentionnés - éviter de consommer du poisson surpêché
  • L’huile d’Olive vierge et extra-vierge
  • Les fruits et les légumes
  • Les vins

Il n’y a pas d’obligation de mentionner la provenance ni du produit en lui-même, ni de ses ingrédients.

Il y a juste quelques recommandations qui empêche le marketing de (trop) mentir :

  • une compote « made in France » DOIT préciser l’origine des pommes si elles ne proviennent pas de l’agriculture française (2020 « l’ingrédient primaire »)
  • les produits BIO transformés doivent mentionner « origine UE » ou « origine non UE » ou les 2 (« origine UE/non UE) quand les ingrédients viennent de plusieurs localisations (information utile? Ou inutile ? Certains BIO sont quand même plus « BIO » que d’autres selon les critères en vigueur dans les pays …)
  • le marquage de salubrité : peu d’aide au consommateur (ou estampille sanitaire)
  • la France impose l’origine de la viande et du lait dans les produits transformés depuis 2017 (aucune obligatoire selon la législation européenne)

ce marquage ovale indique uniquement d’où provient le produit final : c’est-à-dire où le produit a été préparé, découpé ou (simplement) entreposé en dernier … il a juste peut-être fait un passage par ce pays

cela ne dit rien de l’origine de la matière première, ce produit peut avoir une fameuse empreinte carbone

produit en Belgique … sérieux …ce saumon a-t’il été élevé en Belgique ? Vraiment … depuis quand élève-t’on des saumons en Belgique? Ou plutôt en Norvège ou ailleurs ? Comment le savoir ?

Pouvoir se fier aux labels… comme on aimerait .. en toute confiance .. ce serait si facile pour faire ses courses sans trop être obligé.e de réfléchir.

Un label c’est un cahier des charges établi et qui doit être respecté. Mais … TOUS NE SE VALENT PAS.

Un label est une marque de qualité, pour autant que

  • Le cahier des charges soit exigeant et précis : le produit labellisé doit faire (significativement) mieux que ce qui est obligatoire : pex un salaire suffisant pour vivre dignement de son activité
  • ce cahier des charges soit vérifié, contrôlé par un organisme indépendant (des producteurs ou des états)
  • l’organisme de certification soit transparent sur les critères utilisés et ses méthodes de vérification.

Il faut savoir que tout cela coûte à l’agriculteur et certains ne vont pas demander le label bio (surtout les petits agriculteurs) malgré le respect du cahier des charges : il faut oser demander (et faire confiance … ouille) ou aller visiter soi-même ? Mais l’agriculteur NE PEUT LES vendre sous l’étiquette bio

le label bio européen est obligatoire pour tous les produits issus de l’agriculture bio en Europe.

Pour qu’un produit transformé2 soit labellisé BIO, il doit contenir 95 % d’ingrédients provenant de l’agriculture biologique

les critères sont STRICTS mais axés sur la production technique (pas de pesticides - boulie bordelaise, pas d’engrais de synthèse …).

il n’y a pas de critères régissant

  • la production sous serre chauffée
  • le transport
  • ou l’emballage (plastique par ex)
  • le salaire des travailleurs

le label bio européen est souvent accompagné d’un label national

Pour aller plus loin, il va falloir croiser le BIO avec d’autres critères : label équitable, achat en circuit court ou suivre un label + restrictif :

DEMETER (1932) est une marque de certification internationale, qui s’inspire des idées de Rudolf Steiner (occultiste autrichien) : responsabilité holistique de la Terre.

Son cahier des charges est exigeant : principes de l’agriculture biodynamique: aucun pesticide ni autre produit néfaste, les OGM sont interdits, ce label couvre aussi les textiles et les cosmétiques. La nature doit être préservée de la meilleure manière possible, l’accent est mis sur la préservation de la biodiversité. Les animaux sont traités de la meilleure manière possible (interdiction d’attacher l’animal, de le garder en cage, sa nourriture est bio, certaines pratiques comme l’écornage, et l’épointage des becs des volailles sont interdites).

Ce label propose de garantir des produits biologiques, locaux, respectant l’environnement, les animaux et notre santé.

Il soutient les efforts des agriculteurs et des entreprises pour un avenir meilleur :

  • Réduction des émissions carbones
  • protection des sols et des nappes phréatiques
  • retour de la biodiversité
  • mise en avant et partage des pratiques durables
  • responsabilité sociale
  • traçabilité

Label français

  • Bio, équitable
  • exigence et vigilance sur le respect des engagements agricoles, sociaux, commerciaux et écologiques
  • « Biopartenariat » France-France et France-Monde
  • des produits bio contenant au moins 50% d’ingrédients issus de ces biopartenariats

Nature et progrès

Label qui couvre des produits alimentaires, cosmétiques, sel et produits ménagers.

  • fermes 100% bio (« mixité » autorisée par l’Europe, même si séparée)
  • alimentation des animaux 100% bio, sans ensilage ni vitamines de synthèse
  • limitation de la taille des élevages et de la densité d’animaux présents (par ex. max. 2000 poules/bâtiment avicole au lieu des 3000 autorisés dans la légalisation européenne.

Outre le respect de critères techniques, la mention prévoit également la signature obligatoire d’une charte prenant en compte les aspects environnementaux, sociaux et économiques. Elle prévoit, par exemple :

  • l’utilisation de matières premières locales afin de réduire les transports. La vente des produits se fera également en priorité vers une clientèle locale.
  • les producteurs, revendeurs et consommateurs devront privilégier les fruits et légumes de saison et refuser les produits provenant de pays très éloignés dont le transport est écologiquement inacceptable. Le commerce équitable sera privilégié pour les productions impossibles sous nos climats.

Les cahiers des charges reprennent également des critères pour des productions non couvertes par la réglementation bio européenne. En matière d’agriculture et d’alimentation, citons le sel marin, les fertilisants et supports de culture.

Label qui supporte une pêche durable et évite la surpêche :

La pêche durable veille à ce que les stocks de poissons restent productifs et sains (pas de surpêche). La pêcherie doit également travailler afin de minimiser son impact sur les autres espèces marines et leurs habitats. Le label est régulièrement contesté par le WWF qui estime que certaines pêcheries labellisées ne devraient pas l’être. Cela reste cependant un label répandu et un meilleur choix que d’acheter du poisson non labellisé.

Ce label concerne uniquement l’aquaculture. Parmi ses critères :

  • la conservation de l’habitat naturel où l’aquaculture est implantée ;
  • le protection de l’intégrité génétique des espèces sauvages (en évitant qu’elle ne se croisent avec les poissons d’aquaculture par ex.) ;
  • le respect de certaines normes pour les eaux usées :
  • etc.

Un écobilan de 2016 montre qu’un poisson en aquaculture ASC avait bien moins d’impact sur l’environnement qu’un non-ASC. Cela dépend cependant très fort de ce que l’on compare : une autre étude relève qu’il y a peu de différence entre les normes norvégiennes « de base » de l’aquaculture et le référentiel ASC.

https://cdn.greenpeace.fr/site/uploads/2017/03/et-ta-mer-t-y-penses.pdf

Le commerce équitable garantit que le producteur peut vivre dignement de sa production.

  • Le label FairTrade est le plus connu en Belgique
  • une variante « filière » de ce label existe depuis qlq années (2021 : cacao, sucre et coton) : SEUL l’ingrédient indiqué sur le label provient du commerce équitable (le cacao dans l’illustration)
  • SPP ne certifie que des « petits producteurs »
  • d’autres labels comme le FAIR for Life existent
  • Le prix juste producteur est un label NORD-NORD : juste rémunération des producteurs et une origine locale de 80% des matières premières du produit. Les producteurs labellisés sont situés essentiellement en Wallonie
  • Biogarantie Belgium et Biopartenaire sont bio en plus d’être équitables.

Il existe aussi les labels Rainforest Alliance et UTZ, qui sont cependant moins exigeants que les autres.

plusieurs marques choisissent l’auto-déclaration : elles utilisent des visuels qui ressemblent à des labels mais n’en sont pas. Juges et partis : les critères sont créés par les fabricants eux-mêmes, peu transparents et donc peu de garanties.

Du Green washing3

Cependant certaines appellations ne sont pas tout-à-fait malhonnêtes à mon avis :

  • NF environnement : marque déposée par l’AFNOR, garantit un produit dont l’impact sur l’environnement est réduit
  • FSC : Forest Stewardship Council, Ecolbal qui assure que les produits en bois ou à base de bois ont respecté les procédures censées garantir la gestion durable des forêts
  • 1% for the Planet : les entreprises membres choisissent les associations ou projets qu’elles financent à hauteur de 1% de leur CA
  • Point Vert : l’entreprise ainsi labellisée verse une contribution financière destinée à accompagner la mise en œuvre d’une filière nationale de valorisation des emballages.
  • PEFC : Program for Endorsement of Forest Certification schemes, attribué à des régions qui assurent la gestion durable des forêts.
  • Ruban de Moebius : le repère des produits recyclés et recyclables. Accompagné d’un pourcentage, il indique la quantité de matière recyclée lors de la fabrication du produit.
  • Ecocert : organisme intervenant dans 80 pays pour assurer le contrôle des produits ayant un impact positif sur l’environnement, si ceux-ci ont plus de 95% d’ingrédients d’origine naturelle et 95% de produits issus de l’agriculture biologique, avec une traçabilité vérifiable.

Une liste des ingrédients est obligatoire pour tous les aliments composés de plusieurs ingrédients et pré-emballés.

On y lit des informations importantes notamment la présence d’additifs.

Résumons

  • Les ingrédients sont classés par ordre de poids décroissant : les ingrédients cités en premier sont donc en plus grande quantité dans le produit4
  • les allergènes sont mis en avant : souvent en gras, en couleur ou soulignés
  • les ingrédients qui apparaissent dans le nom, les illustrations ou même l’image que le consommateur se fait du produit doivent être qualifiés dans la liste des ingrédients : si on parle de « gâteau aux framboises », le fabricant est obligé de notifier le pourcentage de framboises dans le produit (même si ce n’est que 0,03%)
  • les additifs sont signalés soit avec leur code « E » soit en toute lettre (une autre manière de les cacher, on se méfie des E mais pas d’un nom) : l’absence de « E » ne signifie pas l’absence d’additif …. Cela s’appelle du « clean labelling »

Il y a 334 additifs autorisés en Europe (2020) :

Pourquoi rajouter un additif ? Pour ses propriétés « techniques » : augmentation de la durée de conservation, donner une couleur + appétissante, modifier ou maintenir la texture ou le goût5.

Des restrictions existent sur les types d’aliments dans lesquels leur ajout et leur quelle quantité sont autorisés : comme le beurre, les pâtés alimentaires sèches, ainsi que la plupart des aliments destinés aux bébés et aux enfants en bas âge (MAIS PAS LES NANOMATERIAUX).

Les additifs sont obligatoirement indiqués mais pas sous forme de « E », mais leur catégorie doit toujours précéder leur énumération : il en existe 24 : ex exhausteur de goût.

Ils sont donc autorisés mais cela ne signifie pas qu’ils soient, TOUS, sans danger : certains sont naturels, d’autres inoffensifs :

La revue « Que choisir » renseigne 327 additifs dont 91 sont classés « peu recommandables » ou « à éviter » : SONT À ÉVITER

  • Les colorants caramel E150c et E150d : tous les colas ou presque, biscuits, sauces brunes, certains alcools …)
  • le E171 (dioxyde de titane) interdit en France mais se retrouve souvent sous forme « nano » (voir + loin)
  • les conservateurs E250, E251 et E252 (nitrites et nitrates) dans la charcuterie pex
  • des exhausteurs de goût comme les glutamates (de E620 à E625) présents dans les conserves, chips, sauces, charcuterie …
  • les édulcorants comme les E950, E951, E952, E954, … présents dans presque tous les « allégés en sucre » mais aussi dans de nombreux produits « no Light » comme des yaourts, des sodas avec sucre, des bières aux fruits ….

Éviter les nanomatériaux

un nanomatériau a une taille < 100 nanomètre. Un nanomètre = 1 million de fois plus petit qu’un millimètre.

cette petite taille confère au matériau de nouvelles caractéristiques par rapport à celles du matériau de départ

Ces nanomatériaux doivent être mentionnés sur l’étiquette (obligation légale) mais des infractions ont été rapportées par TEST-SANTE.

L’ANSES (2020) a retrouvé des additifs sous forme de nanomatériaux dans certaines catégories bien précises : du lait infantile, des confiseries, des céréales du petit-déjeuner, des barres céréalières, des viennoiseries et desserts surgelés

  • Du carbonate de calcium (E170) et du dioxyde de titane (E171 : interdit en FRANCE mais pas en Europe) dans 66% des aliments qu’ils ont analysés
  • des oxydes de fer (E172), de la silice amorphe synthétique (E551) et du phosphate tricalcique (E341iii) dans 33 % des aliments

Les arômes

un arôme est une substance qui ne se mange pas telle quelle mais qui donne un goût, une odeur ou modifie celle d’un aliment.

Ils ne présentent pas d’intérêt nutritionnel mais ils ne présentent à priori pas de danger pour la santé SAUF LES ARÔMES DE FUMÉE, qui sont produits par la combustion du bois et qui contiennent des HAP cancérigènes. Ces HAP se retrouvent aussi lors du fumage traditionnel mais la norme autorisée y est + élevée. CEPANDANT, les contrôles y ont retrouvé 35% de fraude (DGCCRF) => les produits fumés sont donc à limiter autant que possibles.

on peut retrouver les mentions suivantes

  • Arômes soit à peu près n’importe quoi qui donne un goût ou une odeur
  • Arôme naturel issu de produits naturels (végétaux, animaux, micro-organismes..)
  • Arôme naturel de : provient de au moins 95 % de la source identifiée

Certains aliments n’ont pas de liste d’ingrédients

les aliments « bruts » comme les fruits et les légumes frais, les eaux en bouteilles, les vinaigres et les fromages à composition simple.

MAIS

il faut alors se méfier de l’emballage … souvenez-vous des micro-plastiques, des PFAS et faites attention à « choisir votre plastique »

ET

les boissons titrant plus de 1,2% d’alcool (soit quasi toutes les boissons alcoolisées en fait) échappent à l’obligation de citer leurs ingrédients… rappelez-vous que de nombreux whiskys contiennent les colorants caramel E150c et 150d …

Une déclaration nutritionnelle est obligatoire pour la plupart des aliments emballés et transformés (sauf les eaux, le sel, le café, le thé ..). Elle est souvent sous forme de tableau. Cela permet rapidement de comparer 2 boîtes de biscuits ou de chips.. ce que cela doit comprendre :

la valeur énergétique (les calories)

la quantité de graisses (dont la quantité d’acides gras saturés)

la quantité de glucides (dont la quantité de sucres)

la quantité de protéines

la quantité de sel (important car sa consommation quotidienne est souvent nettement au delà des seuils recommandés).

on peut aussi y trouver les fibres, l’amidon, les vitamines, les sels minéraux … les acides gras mono/poly-insaturés.

Tout cela exprimé en grammes par 100g ou 100 ml de produit, et en % des apports journaliers recommandés, ou par portion (mais faut-il connaître la taille de cette portion … ).

Le nutriscore

permet de se faire une idée générale sur le produit MAIS il existe des aliments qui donnent de bons points (fruits, légumes, légumineuses, fibres, noix et protéines) et des éléments qui donnent de mauvais points (les sucres, sel, graisses saturées et calories)

On se retrouve alors avec des sardines qui sont moins « bonnes » que du coca cola ! Il faut donc se méfier :

le SCORE NOVA

se base sur le degré de transformation des aliments

+ un aliment est transformé, + il faut se méfier

Ne figure pas tel quel sur les aliments mais bien sur l’application Open FOOD FACTS

https://fr.openfoodfacts.org

Késako ? Riche en vitamine C, bon pour le transit intestinal, allégé …

Ce sont des phrases ajoutées par les marques et mises en avant .. mais là encore, des législations existent et certaines sont encadrées par la loi que ce soient les allégations nutritionnelles ou de santé (respect de critères).

comme … de tradition, artisanal, recette d’antan, recette de grand-mère … à l’ancienne ou même agriculture durable …

La législation prévoit qu’on ne peut pas induire le consommateur en erreur. Seul le terme artisanal en Belgique a quelques lignes directrices pour son utilisation.

Je pense qu’il faut rester critique, sans pour autant dire que le produit est mauvais, mais il s’agit d’une technique de marketing destinée à attirer le client vers un produit qui n’est peut-être pas très différent d’un autre mais plus cher ?

15 à 40 kg de nourriture par personne et par an sont jetés.

Il y a 2 types de dates

  • À consommer jusqu’au pour les produits très périssables = date limite de consommation
  • À consommer de préférence avant le pour les autres produits. = date de durabilité minimale

On peut toujours congeler un produit proche de la date de péremption si on ne peut pas le consommer dans les temps : la congélation stoppe le développement des bactéries mais pas la dégradation des composants qui est simplement ralentie (oxydation) => la congélation Ok mais pour quelques mois (indiquer la date de congélation)

Se méfier aussi de l’emballage d’origine qui n’est pas prévu pour être congelé : le plastique de la barquette peut se fragiliser => ne pas congeler dans l’emballage d’origine

L’Ecoscore

cherche à simplifier l’information de l’impact écologique des produits alimentaires.

Se souvenir que écologique et Bio ne sont pas synonymes !

La mention des allergènes présents dans un aliment est une obligation, qu’il soit transformé ou non, emballé ou non, même s’il n’y a pas de liste d’ingrédients.

Ils sont souvent mis en avant sur la liste : en gras, en couleur ou soulignés.

Il existe une liste officielle des substances allergènes au niveau européen : elle reprend 14 catégories (et produits à base de ces substances)

céréales contenant du gluten (blé, seigle, orge, avoine …

crustacés

Oeufs

poissons

arachides

soja (sauf l’huile raffinée)

lait

fruits à coque (amandes, noisettes, noix, pistaches, etc..)

céleri

moutarde

graines de sésame

sulfites (si > 10mg/kg)

lupin

mollusques

Déjà que ce n’est pas simple, mais en plus, cela se complique encore

Certains éléments ne sont pas repris :

  • Les sous-produits : par exemple un soda qui contient du colorant caramel E150d contient aussi des composés cancérigènes comme le 4-méthylimidazole, qui est un sous-produit de la fabrication dudit colorant !
  • les mélanges d’épices e/o de plantes aromatiques qui représentent < 2% du produit fini
  • les additifs qui étaient dans les ingrédients mais qui n’ont pas de rôle dans le produit fini (ex : un conservateur qui serait dans un des ingrédients mais qui n’aurait pas de rôle de conservateur dans le produit fini dans lequel se trouve cet ingrédient)
  • les substances présentes dans certains ingrédients qui devraient être nommée comme additifs si on les ajoutait comme telles quelles (ex : de l’extrait de levure dans un steak végétal, qui contient naturellement des glutamates mais comme c’est la levure qui a été ajoutée, nulle obligation de mentionner ce glutamate E620 à E625)
  • enfin, certains ingrédients peuvent être désignées par le nom de leur catégorie (ex : fromages, poissons, vin …)

ET pourquoi est-ce si important de considérer mon intestin et ce que je mange maintenant?

On considère l’intestin (le « grêle » et le « gros ») comme le deuxième cerveau, qui serait un des responsables de maladies de plus en plus fréquentes et graves, de l’obésité à l’hypertension artérielle en passant par le diabète et différents cancers.

De nombreuses autres travaux portent sur le rôle de la perturbation de la flore intestinale (aka le microbiote) et du système digestif dans certains troubles psychiques comme notamment, la dépression et les addictions (2 pathologies souvent associées en cas de douleur chronique..).

L’intestin est un organe (très) fortement connecté au système nerveux (aka le cerveau, les nerfs et la moelle épinière) : ses parois constituent une interface essentielle entre le dedans et le dehors, avec un rôle de filtre décisif contre les différentes agressions pouvant perturber toute la personne autour de ces fameux intestins (= nous et à mon avis, notre entourage aussi …), il est aidé par une flore intestinale (microbiote) imposante (on considère que cette flore contient plus de bactéries que toutes les cellules de notre corps).

Ces diverses familles de bactéries sont souvent gravement perturbées par notre mode de vie (occidental) : la mal-bouffe, une alimentation déséquilibrée, des toxines de l’environnement, notre stress … le système digestif et son contenu jouent ensuite via des processus inflammatoires, un rôle dans les pathologies liées à l’inflammation chronique notamment.

Enfin, si le système digestif en réponse à l’environnement (il s’agit en fait d’une énorme (> que la peau) zone d’échange avec le dehors), sécrète des neurotransmetteurs (c’est-à-dire des substances agissant sur les neurones, comme la fameuse sérotonine) en tant que « deuxième cerveau », on imagine aisément comment ce que nous mangeons peut atteindre notre moral et notre énergie, et, inversément, comment ce que nous ressentons ( stress, anxiété, ..) peut influencer son « travail » optimal : on parle ainsi de syndrome du colon irritable, le dégoût peut provoquer des vomissements, la tristesse et la mélancolie de la constipation, ou couper l’appétit, voire des douleurs fortes et réfractaires de la bouche et notamment de la langue (glossodynie) dans certaines dépressions sévères.

Mais ce n’est pas facile et le sera de moins en moins je pense.

Moins on consomme tout fait et ultra-transformé, plus on cuisine soi-même en utilisant des aliments frais et « bruts », moins on prend de risques dans l’état actuel de nos connaissances.

https://docteurcoquelicot.com/wp-content/uploads/2023/10/06_fiche-labels.pdf

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1 on entend par aliments « bruts » ou « non-transformés » toute denrée alimentaire 1) n’ayant pas subi de transformation 2) mais qui peut avoir été divisé, séparé, tranché, découpé, désossé, haché, dépouillé, broyé, coupé, nettoyé, taillé, décortiqué, moulu, réfrigéré, congelés, surgelé ou décongelé

2on entend par « transformation » « toute action entraînant une modification importante du produit initial, y compris par chauffage, fumaison, salaison, maturation, dessiccation, marinage, extraction, extrusion, ou une combinaison de ces procédés… On peut classer aussi le niveau de « transformation » du produit, plus elle sera importante, moins le produit sera de bonne qualité !

3Le greenwashing en bref !

  • Qu'est-ce que le greenwashing ? 
    Le greenwashing est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique de manière trompeuse pour améliorer son image.
  • Les différentes techniques du greenwashing :
    1. Le détournement d'attention
    2. Le manque de transparence
    3. Le faux label
    4. Le mensonge
    5. Le packaging trompeur

4Les ingrédients présents à moins de 2% ne doivent pas être mis dans l’ordre. Un ingrédient présent à 1,9% peut être classé derrière un autre présent à raison de 0,36%.

5Plus précisément, le règlement européen 1333/2008 (version consolidée en 2020) définit l’additif comme « toute substance habituellement non consommée comme aliment en soi et non utilisée comme ingrédient caractéristique dans l’alimentation, possédant ou non une valeur nutritive, et dont l’adjonction intentionnelle aux denrées alimentaires, dans un but technologique, au stade de leur fabrication, transformation, préparation, traitement, conditionnement, transport ou entreposage a pour effet, ou peut raisonnablement être estimée avoir pour effet, qu’elle devient elle-même ou que ses dérivés deviennent, directement ou indirectement, un composant de ces denrées alimentaires. ». C’est plus long, mais plus précis.

Le texte est de Vinciane Biernaux. Si vous l’utilisez, merci de créditer l’auteur.