Gynécologie

13 - La ménopause

Phénomène naturel, elle nous concernera toutes…
ou redoutée,
ou attendue avec impatience,
ou simplement vécue…
Nous ferons de notre mieux.

Il s’agit d’un événement de vie, mais comme la puberté, cette transition peut être difficile, il s’agit d’un changement de schéma corporel : la disparition définitive de nos règles (en fait, en biologie il s’agit de l’arrêt de la fonction ovarienne et donc de l’ovulation) et de facto, de notre possibilité à être enceinte (pour être honnête, et si cela peut vous consoler, cette possibilité était déjà fort diminuée depuis quelques années déjà bien avant ce jour … ).

L’arrêt des règles et donc la nécessité de prendre une contraception n’est plus une obligation (Ok) mais le risque d’infections sexuelles transmissibles (cf les IST) demeure bien et impose une protection mécanique (préservatifs masculins ou féminins) en cas de nouvelle.s relation.s !!!

La définition actuelle est l’absence de règles pendant au moins un an à un âge compatible. POINT.

Il y a quelques années, on parlait de 2 ans, détail important car chez certaines femmes, on observe effectivement encore des règles qui peuvent survenir après un an d’absence …
L’âge compatible est en moyenne de 48 à 52 ans (mais certaines femmes sont réglées plus longtemps - certaines de mes patientes ont encore leurs menstruations à 56 ans !).
On parle de ménopause précoce si l’arrêt survient plus jeune (comme par exemple, vers 42 ans), de ménopause chimique (en cas de traitement contre le cancer du sein par exemple, ou de chimiothérapie), de ménopause chirurgicale (si il y a eu intervention sur les ovaires).

Les règles peuvent être absentes sans pour autant que vous soyez ménopausée si vous avez subi une hystérectomie (l’ablation de l’utérus) ou si vous souffrez de troubles hormonaux…

Si la ménopause signe l’arrêt de la fonction hormonale de vos ovaires, elle est précédée d’une période mal définie (car l’aboutissement se fera à postériori) appelée (et c’est logique 😉 ) pré-ménopause qui démarre 5 à 10 ans avant vos ultimes règles, et qui correspond à une fonction hormonale moins régulière (ou curieusement plus régulières si vous étiez irrégulières « quand vous étiez jeunes »), et à une chute progressive de la fertilité.

Les femmes ne sont pas les seules à subir une chute de leur fertilité, les hommes aussi à partir de 40 ans (ou plus jeunes si il existe des toxiques associés par exemple tabac, alcool,) ou des maladies sous-jacentes (pex la sarcoïdose)

Si la ménopause est définitive (et selon notre espérance de vie, va occuper un 1/3 de notre vie - c’est donc loin d’être, pour nous, une étape accessoire, elle mérite d’être reconnue et bien préparée), la pré-ménopause est un processus, une transition, un changement, symptomatique ou asymptomatique pour certaines.

Toutes les transitions sont inconfortables à divers degrés.

Changer n’est pas devenir quelqu’une d’autre, c’est devenir qui on est et l’accepter

Jacques Salomé

Moi perso, je trouve que « l’accepter » est le plus ardu dans l’absolu.

Les symptômes de la pré/post-ménopause vont évoluer au fil du temps et découlent de la modification des taux hormonaux (jusqu’à leur négativation et l’adaptation de votre corps à ce phénomène).
Leur intensité va varier entre toutes les femmes et pour chaque femme, selon le moment, de légère à intense, impactant +/- fortement votre qualité de vie : de aucune plainte ou menant presque à une vie chaotique; l’espoir réside dans leur atténuation avec le temps (mais pas toujours).

Il n’y a donc aucune généralisation à faire, aucun jugement non plus : certaines femmes ne comprendront pas celles qui souhaitent des hormones, d’autres sous thérapie de substitution hormonale (THS) ne voient pas leur vie autrement, d’aucunes vont chercher des solutions alternatives : phyto-, homéo-, gemmo-, autre-thérapies, enfin, ne négligez pas les femmes qui ne peuvent pas prendre de traitement pour des raisons médicales (comme les patientes avec cancer du sein ou un antécédent de thrombose sévère) … partagez vos solutions mais rappelez-vous : nous sommes uniques.

Je vous encourage donc à anticiper cette période (d’autant que cela peut correspondre à une évolution professionnelle - la cinquantaine… et familiale - les enfants, le couple .. en transition).
Il est à noter que la ménopause est vécue différemment d’une femme à l’autre, d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre…

Quels sont les symptômes de la périménopause ?

http://www.cngof.fr/menopause

Ils sont nombreux (liste non exhaustive) mais vous ne les aurez pas tous (on peut l’espérer) :

  1. Cycles menstruels irréguliers ou qui se régularisent, si vous étiez irrégulière les cycles se raccourcissent puis peuvent s’allonger le flux de vos règles varie aussi plus léger ou particulièrement abondant (plus fréquemment).
  2. Bouffées de chaleur et troubles du sommeil sensation de chaleur intense dans la région haute du corps (accompagnée de rougeurs) sueurs avec frissons ensuite soudaines et courtes (mais parfois durent plusieurs dizaines de minutes) de jour comme de nuit (en deuxième partie de nuit avec un retentissement sur la qualité du sommeil) en principe, il n’y a pas de difficulté d’endormissement.
  3. Seins tendus et douloureux (avant les règles) surtout si le climat hormonal est plutôt hyper-oestrogénique (+/- migraine).
  4. Troubles de l’humeur liés au manque de sommeil mais aussi aux variations importantes dans vos taux hormonaux, sautes d’humeur, irritabilité (attention au pic d’œstrogène !! Il ne faudra pas vous chercher à ce moment-là), dépression (juste avant les règles …merci la progestérone)… tous vos collègues savent que vous allez avoir vos règles (caricaturalement)
  5. Troubles vésicaux et vaginaux liés à la diminution des oestrogènes soucis de lubrification, moindre élasticité, inconfort rapports sexuels sensibles (douloureux voire impossibles d’autant plus que votre (vos) partenaire peuvent aussi avoir des soucis d’érection et donc tension lors des moments d’intimité) sensibilité accrue aux infections vaginales (origine digestive !) et urinaires (survenant plus tardivement, les troubles de statique pelvienne - importance de la ré-éducation périnéale).
  6. Diminution de la fertilité.
  7. Changements de la fonction sexuelle : cette période est associée en général à une baisse de la libido (chez votre partenaire aussi parfois) qui est multifactorielle. Les sexologues disent qu’ils sont mineurs si tout allait bien « avant ».
  8. Perte osseuse. Elle va s’accélérer avec la chute des oestrogènes, ostéopénie, ostéoporose (plus tardivement et qui concerne aussi les hommes), importance de la prévention : vitamine D, activité physique régulière, suivi par ostéodensitométrie
  9. Variation du taux de cholestérol. Le cholestérol est le précurseur des hormones et va augmenter dans le sang en raison de son utilisation diminuée. Il y a d’ailleurs à la ménopause une augmentation du risque cardiovasculaire (lié à la prise de poids au niveau abdominal et à l’accumulation de « mauvaise graisse » et de son oxydation. Il est temps de prévoir un bilan chez un cardiologue.

  10. - Prise de poids (aussi amaigrissement) par diminution du métabolisme de base
    - Sécheresse cutanée
    - Perte de cheveux
    - Modification de la forme des seins
    - Douleurs articulaires avec une perte de souplesse en général (cela affecte aussi les hommes)….
    - L’âge est aussi un facteur de risque pour l’apparition de cancers

https://www.think-pink.be/fr/Actualité/Article/Id/868/Faites-régulièrement-un-auto-examen-des-seins

N’oubliez pas qu’une bonne partie de ces symptômes sont dûs à l’âge qui avance et donc, non spécifiques des femmes …notamment la prise de poids !!

Les bonnes résolutions

  • Il est temps d’adopter un mode de vie sain :
    • une bonne alimentation (riche en fibres, fruits, légumes, produits peu transformés),
    • diminution de l’alcool (surtout en soirée car cela augmente les sueurs nocturnes),
    • moins de sucrerie et de « mauvaise » graisse,
    • consulter un.e diététicienne ou un.e nutritionniste (Omega 3 et 9, zinc, vitamine E, D, sélénium …)

ATTENTION l’excès de compléments alimentaires peut nuire à la santé c’est le moment de perdre du poids si vous êtes en excès/ surpoids.

  • Il est temps de pratiquer une activité physique régulière (min 30min/jour) :
    • la marche active excellent ! Sollicite la position verticale et protège vos os et aide au sommeil,
    • la natation (surtout pour le cardiovasculaire et bénéfique pour vos articulations),
    • le yoga ou le pilates pour le plancher pelvien, notamment, QiQong, Taichi,
    • le vélo elliptique qui est un bon compromis - le jogging étant difficile pour le périnée,
    • le vélo,
    • conserver ou développer sa musculature (la perte de muscles est liée à l’âge).

ATTENTION à ne pas aller dans l’excès quand vous avez été sédentaire jusque là : importance des coaches sportifs.

  • Diminuer le stress
    • la méditation est une pratique à essayer en périménopause (impact des symptômes).
  • Arrêter de fumer (il est toujours mieux de ne pas fumer quelque soit son âge).
  • Prendre soin de soi : se trouver de nouveaux hobbies et d’élargir son cercle de connaissances (préparer sa retraite, université des aînés ), massages …

Quand dois-je consulter ?

En partant du principe qu’il s’agit d’un processus physiologique naturel, qui nous protège (imaginez que vous puissiez porter une grossesse tout au long de votre vie, quelle charge !), je vous invite à consulter :

  • en prévention (cancer du sein, du colon, du col, des ovaires, de l’endomètre) - bilan cardiologique et dépistage de l’ostéoporose,
  • si votre qualité de vie est atteinte,
  • si vous êtes curieuse,
  • n’oubliez pas de penser à une grossesse (si l’absence de vos règles s’accompagne d’autres signes cliniques),
  • si vous saignez alors que vous êtes ménopausée (et pas dans 1 an).

Il existe des solutions que nous pouvons trouver ensemble mais il s’agit de votre vie !

Pour une info (très très …voire trop 😉 complète : voir fiche d’info du GEMVI.

Vous pouvez aussi consulter ce site belge : https://womaninmenopause.be/fr/ qui informe sur cette période de votre vie ?

Le texte est de Vinciane Biernaux. Si vous l’utilisez, merci de créditer l’auteur.