Douleur

Quand le périnée nous cause des problèmes

Je vous invite à lire l’article « Mon, ton, notre périnée » en préambule : https://www.vincianebiernaux.be/mon-ton-notre-perinee/

pour briller en société … savez-vous d’où vient le terme « vagin » ? Du latin, vagina qui signifie « fourreau », soit un étui à épée et avant qu’il soit retiré définitivement des livres d’anatomie le terme pudendum (honte en latin) était aussi utilisé pour parler de notre vulve.

Comment s’étonner que nous, les femmes nous connaissions si mal notre corps alors que les référentiels anatomiques et médicaux sont « genrés » : le pénis n’est décrit pas comme ce qui rentre mais notre vagin, comme ce qui est pénétré (par une Épée encore bien ! Mesdames s’il vous plait !!), et la honte était inscrite dans notre corps.

Concernant notre périnée, il y a donc un cumul de méconnaissance(s) (le genre dominant étant masculin, on peut parler d’invisibilisation de nous, les femmes, en médecine du moins, pour ce qui nous concerne ici, mais et c’est un autre sujet, également dans la société ) mais aussi de honte, de sale (j’ai une patiente en consultation qui m’a dit récemment « comment peux-tu travailler , cela me dégoûte » alors que je l’examinais… ); chaque femme restant un peu seule avec ses symptômes, croyant être une exception, faute d’échanges probablement entre femmes. Il est temps de changer cela et c’est le but de cet article.

Un peu d’histoire (simplifiée) de la périnéologie

Pendant longtemps ( depuis 1948 ), les exercices de « Kegel » étaient une référence pour la prise en charge des symptômes pelviens (dont on va voir qu’ils sont divers et variés) : on renforçait les muscles pelviens qui entourent nos organes pour qu’ils deviennent plus forts que la pression qu’ils subissent (vers le bas globalement mais pas que .. allez relire l’article de base cité plus haut).

Écoutons Julie à ce sujet

Parallèlement se développait la chirurgie pour les incontinences urinaires. Dans les années 1980, l’urologue Stanislav Plevnik inventa les « haltères » vaginales

(moi, je « prescris » des boules de Geisha ou le super livre d’Ovidie qui décrit très bien des exo pour le périnée)

au demeurant efficaces pour améliorer la force pelvienne et lutter contre les fuites urinaires. Cependant, avec leur utilisation extensive vint la découverte que renforcer le périnée pouvait devenir inconfortable et même être la source de douleurs.

Ensuite, une approche complémentaire a été de diminuer la pression sur le plancher pelvien en diminuant la pression provenant du ventre : il s’agit de stabiliser la sangle abdominale et « remonter » les organes (les aspirer) et ainsi, alléger la charge vers le bas.

Enfin, il y a la posture : l’alignement de nos structures : les muscles qui stabilisent les organes sont très profonds (ce sont eux que le Pilates et le Yoga travaillent et que la notion de CORE1 regroupe). Ils s’attachent au squelette. Si «l’architecture» de base (aka le squelette) est de travers, en torsion, basculée,… comment les muscles profonds stabilisateurs pourraient-ils agir optimalement ?

Concernant le « pipi-stop », en aucun cas il s’agit d’un exercice mais d’un test, il oriente sur la force de votre plancher pelvien … la situation, évidemment, est pire quand on n’arrive pas à stopper les urines

si vous voulez écouter Noémie en parler (accent du Québec) https://www.youtube.com/watch?v=0CtVB3qbYQY (physio pelvienne)

Ces pessaires, que le clinicien du périnée va vous prescrire, peuvent être utilisés en prévention lors du sport ou en alternative à la chirurgie.

source

mylittlepessaire

le principe est d’empêcher mécaniquement la descente d’organe lors la pression s’applique vers le bas

Les symptômes pelviens sont communs et fréquents mais cela ne justifie pas pour autant leur banalisation ! Ils ont un impact réel sur la qualité de vie :

soyez curieuse et regardez le questionnaire ci-dessous (Mélanie Claveau)

échelle de cotation

  • 0 : aucun impact sur ma vie
  • 1 à 3 : affecte légèrement ma vie
  • 4 à 6 : affecte modérément ma vie
  • 7 à 9 : affecte beaucoup ma vie
  • 10 : affecte intensément ma vie

Quel est l’impact de vos symptômes urinaires sur :

  • Les activités physiques à l’intérieur de la maison ?
  • les activités physiques à l’extérieur de la maison ?
  • les loisirs (cinéma, théâtre, spectacles, concerts …) ?
  • les voyages de plus de 30 minutes ?
  • les sorties sociales ?
  • le niveau d’anxiété ?
  • le niveau de satisfaction par rapport à la vie ?

Total ……/70

Quel est l’impact de vos symptômes anaux sur :

  • Les incontinences de gaz ?
  • les incontinences de liquides anaux ?
  • les incontinences solides ?
  • le mode de vie ?
  • la vie sexuelle ?
  • l’utilisation de moyens de protection et de contraception ?
  • la constipation (la prise de médicaments est-elle nécessaire ?) ?
  • le report de selles de 15 minutes ?

total ……/70

Quel est l’impact de vos symptômes pelviens sur

  • Le niveau d’excitation durant une activité sexuelle ?
  • la capacité d’excitation durant une activité sexuelle ?
  • la capacité de lubrification (« mouiller ») ?
  • la capacité à maintenir la lubrification (l’humidité) jusqu’à la fin d’une relation sexuelle ?
  • la capacité à atteindre l’orgasme (est-elle diminuée plus d’une fois sur 2) ?
  • l’intensité des orgasmes ?
  • la connexion émotionnelle durant une activité sexuelle ?

total ……../70

+ le score est élevé, + les symptômes ont une influence sur votre liberté et votre bien-être

ce score peut vous aider à suivre l’amélioration ou son contraire.

vous pouvez aller plus loin https://www.vincianebiernaux.be/outil-questionnaire-de-satisfaction-sexuelle/

éternuer en croisant les genoux ?

ne plus pouvoir sauter à la corde ou aller sur le trampoline ? La Zumba y a des fuites ? ….

l’incontinence urinaire à l’effort

c’est-à-dire une fuite urinaire qui se produit lors d’une augmentation de pression dans le ventre et que le plancher pelvien n’arrive à contenir : les quintes de toux, les fous-rires, les éternuements, quand on se mouche, lors d’efforts ou d’impacts (comme à la Zumba ou les sauts).

Les chiffres parlent de 25 à 45% des femmes au niveau mondial avec une augmentation avec l’âge : à 60 ans, +/- 70% des femmes.

Traditionnellement, on proposait les exercices de Kegel : améliorer la force pelvienne va augmenter la pression dans l’urètre (le tuyau qui part de la vessie et qui laisse couler l’urine vers l’extérieur) et le comprimer contre le pubis et maintenir la continence2. Cela peut déjà être suffisant pour certaines d’entre nous mais pas pour toutes : renforcer c’est bien, soulager la pression, alléger la pression sur le plancher pelvien c’est un fameux PLUS : en renforçant les muscles profonds de l’abdomen, notamment le muscle transverse de l’abdomen3

source journal des femmes santé

source Journal des femmes santé

La vessie hyperactive aka urgenturie

aie aie … plus je m’approche des toilettes, plus ça preeeeessssse…

je ne vais pas y arriver à temps, … noooon, ça coule déjà

Organisez-vous du coup votre vie en fonction ? Le premier regard est toujours pour situer les toilettes?

Ce sentiment est appelé sentiment d’urgence et est un des symptômes récurrents de la vessie hyperactive, mais pas le seul : pertes urinaires, plein de petits pipi en journée (pollakiurie > 7 pipi / jour) mais aussi la nuit (> 0 à 1 pipi/ nuit nycturie). Évidemment, tout cela va dépendre de ce que vous buvez en quantité, ou en qualité (le café !), de la température ambiante, de la fonction rénale aussi, de la présence ou pas d’une insuffisance veineuse au niveau des jambes …

on ne devrait pas se faire réveiller pour vider sa vessie (sauf si on a plus de 60 ans)

Mais bon, si un bruit vous réveille, ou un ronflement ;-), un rêve, un chat … ce n’est pas un soucis de se lever pour vider sa vessie tant qu’on y est !

Comment cela fonctionne, en fait, la vessie ?

la vessie a un muscle, appelé le détrusor. Celui-ci reçoit tout le temps le message de se contracter (sa contraction va vider la vessie), ce message provient d’un nerf qui part du bassin. Notre vie serait un enfer si un autre nerf, venant de + haut (milieu du dos), ne déterminait pas si la vessie est suffisamment remplie pour que cela vaille la peine de bouger et si le moment n’est pas opportun, calmait alors le détrusor. La vessie peut accumuler du coup un peu plus d’urine (c’est la plupart des cas inconscient, on ne s’en rend pas compte). Si au contraire, ce nerf laisse passer le message (« j’ai une vessie que je dois vider »), tout remonte au cerveau, je me souviens que j’ai une vessie (conscient) et tiens, c’est le moment pour la vider.

source clinique Saint Amé

En cas de vessie hyperactive, ce mécanisme foire, soit que

  • Le premier nerf prenne le leadership et impose la vidange de la vessie tout le temps
  • les muscles pelviens ne soient pas assez « forts » pour soutenir une vessie remplie (et donc + lourde), du coup, bien .. on la vide avant
  • la taille de la vessie soit trop petite et peu extensible, … dans un petit verre, on met moins d’eau que dans un verre plus grand
  • la vessie commence à se vider avant que l’on soit en sécurité assise sur la toilette
  • le deuxième nerf, oui celui qui vient de plus haut, n’arrive pas à calmer la vessie

La prévention, les conseils et astuces pour protéger sa vessie et son périnée feront l’objet d’un autre article (non écrit encore à ce jour)

Les prolapsus

La moitié des femmes aurait une descente d’organes, appelée aussi prolapsus !

Et quelles en sont les causes, une liste non exhaustive ?

  • Une faiblesse du plancher pelvien
  • une atteinte des tissus conjonctifs qui s’attachent aux os du bassin (https://www.vincianebiernaux.be/les-fascias/ )
  • trop de pression provenant d’au-dessus
  • trop de tractions attirant les organes vers le bas
  • la génétique

Les sensations relèvent de la lourdeur, le sentiment d’une présence dans le vagin (la cause de ce symptôme peut être autre), des douleurs dans le dos ou dans le ventre, une dysfonction pour aller à selles. Elles peuvent être majorées avant les règles ou au début de celles-ci (l’utérus est plus lourd à ce moment), en fin de journée ou encore après une activité (physique pex)…

Cela peut concerner les 3 compartiments pelviens antérieur (cystocèle), moyen (prolapsus utérin ou hystérocèle) et postérieur (rectocèle).

source :

laboratoire pelvien

Le renforcement et l’amélioration de la coordination pelvienne aident à retrouver une positon de repos des 3 organes, diminue les symptômes et la qualité de vie. Le compartiment antérieur a néanmoins un meilleur pronostic.

Le traitement passe, et je vous rappelle l’existence de cliniques du périnée (Drs Isabelle Delande, Hania Keller ou Maria Saviuc notamment au CHIREC Braine 02/434 94 39), par la kinésithérapie et la ré-éducation périnéale, la chirurgie, la mise d’un pessaire, la prise de mesures « hygiéniques » comme lutter contre la constipation, et bien-sûr, la combinaison de toutes ces techniques et l’entretien des acquis (et oui, ce n’est pas un one shot … il faut continuer ses exo).

 je « pète » en rigolant … ou en soulevant un truc lourd

ne pas savoir se retenir et salir ses sous-vêtements …

saigner après avoir été à selles ou en s’essuyant

L’incontinence anale

Concerne les pertes de gaz, de liquide ou de solide …

Physiologiquement, avoir une vingtaine de gaz par jour c’est normal mais ne pas pouvoir les retenir si c’est pas le moment ou les lâcher sans même les sentir passer … ça, ça l’est moins.

De 2 à 24% des femmes, avec une prévalence qui augmente avec l’âge. Et malheureusement une association pour 50 % des cas avec une incontinence urinaire. Ouai c’est bof

En cas de déchirures obstétricales sévères (D3 ou D4), une manométrie anale peut être nécessaire pour la mise au point et pour la prise en charge, la myostimulation (on stimule avec des électrodes les sphincters et les muscles). Ceci est affaire de spécialiste : à nouveau, je ne peux que vous encourager à consulter des spécialistes du périnée.

La constipation

Paf on y va direct !

vous pouvez trouver un calendrier des selles sur la page suivante

La constipation est non seulement un symptôme mais un facteur de risque pour d’autres soucis / problèmes du périnée… pourquoi ? (Ce sont aussi les signes de la constipation, by the Way):

  • Augmentation de l’intensité de la poussée la plupart du temps (pour faire caca) => augmentation de la pression sur le plancher pelvien
  • augmentation de la durée de la poussée la plupart du temps (pour faire caca) => idem
  • réduction de la fréquence des selles tous les 3 jours, voire plus => le poids du contenu abdominal augmente et paf sur le plancher pelvien
  • incapacité de vidanger tout le rectum la plupart du temps => fonction moins bonne de la physiologie ?
  • des selles sèches, dures ou en petits boulettes (crottes de lapin) parfois entrecoupées d’épisodes de selles très molles, voire de la diarrhée => corollaire avoir de la diarrhée ne signifie pas absence de constipation, elle peut survenir « par débordement » et fermentation de ce qui stagne dans vos intestins

À force, le plancher pelvien est soumis constamment à une (sur)pression avec un affaiblissement. La constipation n’est pas anodine : elle peut aussi être la conséquence d’un transit lent (et éventuellement un dolichocolon, litt. un long colon, ce qui est + fréquent chez les femmes), une obstruction sur la tuyauterie intestinale ou même un méga-rectum; une fois de plus je vous invite à consulter votre médecin traitant. Néanmoins, des mesures simples diététiques (bien s’hydrater, manger des fibres, bien mastiquer, bouger et lutter contre la sédentarité (https://www.vincianebiernaux.be/19-limportant-cest-de-bouger/ ), … adopter une position plus ergonomique en surélevant les pieds aux toilettes, …

Une dysfonction ou plutôt une dysynergie entre les muscles pelviens et les sphincters anaux peut aussi se développer surtout si de mauvaises habitudes ont été acquises comme retarder encore et encore le fait d’aller à selles car on n’est pas chez soi … ou des toilettes sales à l’école ou ailleurs, …

Les hémorroïdes et les fissures anales

démangeaisons anales ?

saignements (attention à ne pas les négliger, cela peut être un signe d’appel pour quelque chose de + grave : À NE JAMAIS NÉGLIGER, CONSULTEZ )

douleurs au passage des selles ?

bosse à l’anus quand vous vous essuyez ?

s’hydrater la zone avec des crèmes les plus naturelles possibles (en effet, la muqueuse anale est un mode de traitement efficace : cf les suppo)

masser et relâcher la zone pour décongestionner les vaisseaux sanguins

et si la peau est vraiment fragile, préférer le gant de toilette (lingettes en tissus tout doux) ou le bidet en place d’un papier WC irritant par sa texture ou par les produits qu’il contient pour le blanchir par ex.

Le proctologue (spécialiste gastro de la zone) ou votre médecin traitant peut vous prescrire des traitements médicaux locaux, mais la persistance des symptômes doit faire consulter (surtout les saignements, je le répète).

La sexualité est complexe, multifactorielle (dynamique relationnelle, désir, nos croyances, nos aversions, nos traumas, notre santé …https://www.vincianebiernaux.be/outil-questionnaire-de-satisfaction-sexuelle/

Les dysfonctions sexuelles sont TRÈS souvent associées chez la femme avec des douleurs.

Ce qui va en venir compliquer la prise en charge : la douleur chronique (https://www.vincianebiernaux.be/la-douleur-chronique/) et spécifiquement dans la zone pelvienne (https://www.vincianebiernaux.be/20-les-douleurs-pelviennes-chroniques/) peut engendrer de fameux cercles vicieux : une douleur physique si elle devient chronique, peut devenir un traumatisme, même si dans votre passé, il n’y a PAS obligatoirement un traumatisme.

L’aspect physique revêt tout un champ d’exploration : hypertonie musculaire (surtout le tonus de base, au repos), les tensions myofasciales, les points gâchettes et les réponses neurologiques (neuropathique, nociplastique et sensibilisation centrale). Bien souvent, on cherche à améliorer la qualité de vie et ce d’autant plus que la douleur est installée depuis longtemps (> 3 mois pour le terme chronique) :

À cela, il faut tenir compte de la personnalité de la patiente : le catastrophisme (la tendance à voir le danger), un syndrome de stress post-traumatique …. Ce qui amène souvent à proposer un soutien psychologique.

En cas de douleur chronique, je conseille aussi de consulter un médecin spécialiste de la douleur (un Algologue) ou de prendre rdv dans une clinique de la douleur (Pain clinic 02 434 70 15 au CHIREC de Braine l’alleud : les Drs Marie Renard et Marzia Gambassi)

La dyspareunie

Il s’agit d’une douleur lors de la pénétration vaginale, qui peut être qualifiée de superficielle (ou d’intromission concerne le 1/3 inférieur du vagin), de profonde (inutile de dire que c’est + loin) ou combinée (mixte des 2 premières). Elle peut être primaire (depuis toujours) ou secondaire (suite à un événement déclencheur, pas toujours conscient ).

Si la douleur vient de la friction des tissus, l’utilisation de lubrifiants n’aidera pas vraiment, la douleur provenant de la friction de nos propres tissus entre eux.

Le vaginisme

Je n’aime pas ce terme : pourquoi ? Un peu trop genré sur la pénétration comme but. Mais il est consacré.

Un peu trop simplement : il s’agit souvent d’une réaction de protection du corps à la suite d’une situation stressante psychologique et/ou physiquement. Cette situation peut être consciente (une violence sexuelle) ou non consciente (une mycose qui vient « toucher » quelque chose de plus profond, inconscient pour la patiente). Les muscles pelviens se crispent, c’est un réflexe, ce qui va limiter les possibilités de pénétration, parfois partiellement ou complètement.

Les stratégies de traitement est de remettre du mouvement, de la légèreté dans la zone : améliorer le tonus musculaire de base (relâchement musculaire), le tonus au repos, l’élasticité vaginale (de la souplesse) et la proprioception…. Un ostéopathe, un.e kiné en qui vous avez confiance, des auto-exercices et se réapproprier son corps (car cette zone VOUS appartient et les normes sociales véhiculées actuellement en matière de sexualité ne vous concernent pas si vous n’en souffrez pas)

Si vous désirez avoir une bébé, le sperme devra arriver dans votre vagin : une seringue (sans l’aiguille!) et du sperme injecté ou l’utilisation d’artifices si cette formule seringue ne vous branche pas comme

le ohnut qui limite la longueur du pénis qui « rentre »

La vestibulodynie

Cette douleur appartient aux douleurs vulvaires ou vulvodynie plus généralement.

anatomie de la vulve de haut en bas

trigone

méat urétral : l’urine sort par là

ligne de Hart qui délimite le vestibule

les restes de l’hymen

Là encore on va distinguer, schématiquement je l’avoue, la Vestibulodynie primaire (d’emblée) ou secondaire (qui arrive après un événement pas toujours identifié par la patiente ou identifiable même), spontanée ou provoquée. Provoquée ? Oui par le toucher léger de l’entrée vaginale qui peut susciter une douleur disproportionnée par rapport à l’intensité du toucher, qui peut s’estomper à mesure que la région se réchauffe mais pas toujours. On la met en évidence avec un coton-tige ou simplement le passage du doigt

Les causes sont multiples et souvent entre-mélées

  • Hypersensibilité des tissus
  • une diminution de la circulation sanguine à cause des spasmes musculaires pex
  • les douleurs référées (qui viennent d’ailleurs mais se marquent à ce niveau)
  • tension dans les muscles pelviens (notamment le muscle pubo-vaginal)
  • ….

le muscle pubo-vaginal est consituté de plusieurs fibres qui glissent librement les unes sur les autres.

dans les cas de douleurs, les fibres musculaires se collent entre elles et peuvent former une espèce de cordon, cela glisse alors moins bien, source de sensation de brûlure ou de déchirure.

À nouveau si une vision dynamique, peut vous aider voici la version anatomie 3D de LYON

Tous les exercices de relâchement des fesses, du ventre, des cuisses et de la région pelvienne peuvent aider (retrouver de la mobilité, le glissement des structures les unes sur les autres). Le renforcement peut lui apporter du sang à la région et lui donner une nouvelle trophicité (un tissu bien vascularisé est souple).

Dans les autres causes de douleurs de cette zone, on peut retrouver l’atrophie vaginale qui peut être liée aux changements hormonaux, des pathologies dermatologiques comme le lichen, qui est une maladie inflammatoire de la région pelvienne et qui touche les zones sans poils, ….

La diminution des sensations

Qui peut aller jusqu’à l’anorgasmie (ou absence d’orgasme).

Ici encore une distinction schématique parle de primaire (on n’a jamais ressenti l’orgasme peu importe comment on s’y prend) ou secondaire (on l’a déjà vécu mais cela ne vient plus malgré tout ce que l’on fait).

La diminution des sensations donne vâchement moins envie de se mettre à une activité sexuelle, non ?

Une des causes peut en être la béance vaginale

L’entrée ou le fond vaginal n’est pas clos de manière optimale.

Cela va de léger à sévère. Il s’agit d’un problème complexe.

Quels en sont les symptômes ? Un ou plusieurs

  • Bruits d’air vaginaux (« pets » vaginaux)
  • eau qui s’écoule du vagin en sortant du bain
  • descente d’organes
  • masse ou lourdeur vaginale
  • incontinence urinaire
  • diminution des sensations durant les relations sexuelles

La stratégie va passer ici aussi par une kiné de ré-éducation périnéale avec une prise en charge éventuelle de la posture.

difficile d’avoir un ventre plat ?

y a une pointe qui sort quand on force ou que l’on se relève ?

le nombril a une drôle de forme ?

source

just for mom

Souvent évaluée en fonction de la distance entre les 2 grandes parties du muscle grand droit de l’abdomen (oui oui les tablettes de chocolat, ces fameuses) : s’il y a plus de 2 doigts de distance, on parle de diastasis : la membrane entre les 2 parties, la linéa alba, la ligne blanche (car elle apparaît vraiment blanche) est amincie, affaiblie et fragilisée, et donc ne contient plus efficacement les organes intra-abdominaux, et rend les muscles moins efficaces car ils ne sont plus axés.

La ré-éducation est longue (minimum 1 an) pour essayer de tout rapprocher

source

just for mom

Certaines causes peuvent être retrouvées, leurs traitements peuvent être aisés mais malgré leurs simplicités, un passage à chronicité peut arriver malheureusement

Si le sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture de ce petit livre

  • Les infections à répétition (vaginales ou urinaires)
  • les névralgies : les nerfs qui concernent la région peuvent être atteints de plusieurs manières : «coincés » dans la colonne, compressés quelque part sur leur trajet ou sous pression (suite à une posture non soutenante ou une dysynergie abdominopelvienne)…
  • la proctalgie fugace : crampe ressentie dans le rectum de façon spontanée et inattendue. Plus fréquente en prémenstruel ou lors de l’orgasme. Et difficiles à prévoir. Ceci peut être dù à des raideurs dans les chaînes de fascia
  • le squelette : quand les compétences des structures profondes sont compromises, les muscles superficiels vont prendre le relai, mais vont se fatiguer + vite et ne pourront soutenir une posture sur la journée et cela créera l’impression de manquer de souplesse, des asymétries et donc des tensions musculaires secondaires.

Évidemment, compte tenu de leurs origines communes, les problématiques pelviennes peuvent s’additionner. Et là, cela devient compliqué, imbriqué et absolument plus schématique …

Surtout si les soucis sont chroniques et datent.

Et je n’ai pas abordé les douleurs d’organes, le syndrome de douleur régionale complexe

Je n’ai pas non plus abordé la vessie douloureuse, ou cystite interstitielle qui est une des causes de pollakiurie (vous vous souvenez ? Aller faire des petits pipi tout le temps… et de nycturie pendant la nuit) qui concerne plus les urologues que les gynécologues

Rappelez-vous : ne restez pas dans votre coin, vous n’êtes pas seule.

Vous pouvez trouver de l’aide auprès de cliniques du périnée, de votre médecin généraliste, de centres de la douleur (et de sa prise en charge) et bien-sûr auprès de votre gynécologue ou même de votre kiné (vous avez vu que plusieurs situations seront améliorées par une ré-éducation périnéale et posturale).

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1le CORE est une notion plus large que les seuls abdominaux, vous l’avez compris : il y a les muscles profonds, les muscles du dos et du rachis (maintenir la posture) et certains englobent dans la définition les muscles proximaux autour du tronc : les cuisses qui stabilisent la ceinture pelvienne (bassin), et les muscles des épaules qui stabilisent la ceinture scapulaire (= épaule).

2la continence (et son contraire l’incontinence) en médecine : la capacité à retenir l’urine, les selles ou les gaz ( et son contraire l’incapacité). Le petit Robert parle d’un état d’une personne qui s’abstient de tout plaisir charnel (syn. chasteté, pureté (on est dans le domaine de la honte, un peu non ?)

3pour rappel, le renforcement seul de ce muscle (en pilates ou yoga pex : c’est le muscle que l’on va utiliser pour rentrer le ventre quand on essaie notre pantalon préféré mais que l’on a pris quelques kilos, on rentre son ventre à fond) va augmenter considérablement la force pelvienne et ce, sans que l’on touche directement les muscles du bassin. Pour en savoir plus, retrouvons les vidéos 3D de Lyon (sorry si il y a de la pub, je ne suis pas douée en informatique)

Le texte est de Vinciane Biernaux. Si vous l’utilisez, merci de créditer l’auteur.