Vous commencez à compter et même peut-être à décompter … n’allez pas trop vite, ce trimestre prend littéralement de la place dans votre vie, se mobiliser (se relever d’une assise ou faire ses lacets - si ce n’est déjà mettre ses chaussures) peut devenir une entreprise…
Et petit rappel, vous avez une date d’accouchement précise (ou plus ou moins), qui nous sert à vous parler de votre bébé, mais le bail de la grossesse est variable, il peut être +/- écourté mais certains locataires vont même le prolonger.
Il est temps doucement de vous préparer à la naissance et à l’arrivée du bébé. Le « vous » reprend aussi votre entourage : vous aurez besoin d’aide, de réconfort, de bienveillance mais aussi parfois, d’une boussole : l’angoisse peut monter ou l’insouciance est tellement présente que rien ne se prépare (je me souviens d’une patiente cycliste qui à 39 semaines pensait encore aller à vélo à la maternité - et ramener comment son bébé ?)
Confirmer la crèche, vérifier son admission à l’hôpital, préparer son retour (prévoir des plats déjà cuisinés soi-même dans le congélateur), qui va venir garder le premier en pleine nuit ? Que mettre dans sa valise ? Quelle musique pour la naissance ? Penser aussi doucement à un « projet de naissance », après son « projet pour la grossesse », qu’est ce qui serait important pour vous, en sachant que des imprévus peuvent survenir, et vous donner les moyens d’y arriver (même si je le répète, tout n’est pas écrit) : on n’arrive pas le jour de la naissance, la bouche en cœur, en proclamant « je fais sans péridurale » sans s’être préparée un peu. Ce que vous avez cerné comme important pour vous sera à discuter avec votre médecin, c’est important !
Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était, aie confiance en ce qui sera.
Bouddha
Parlons de la préparation justement …
Actuellement, le séjour en maternité est raccourci au maximum, sauf en cas de soucis médicaux, et le retour à domicile est vraiment (trop) précoce pour certaines. Il est important d’être soutenu.e.s : votre famille, votre conjoint.e, vos ami.e.s mais aussi par des « professionnel.le.s », en effet dans les premières semaines post-partum mais aussi vraisemblablement dans les dernières semaines ante-partum, la femme enceinte doit être soutenue par une « constellation, décrite, historiquement, comme féminine » (Stein) qui lui permet de se (ré)conforter : je fais ce que je peux mais je fais (juste) bien.
Une sage-femme peut vous y aider, parfois même elle travaille à la maternité où vous avez choisi d’accoucher, et un lien important peut ainsi se créer : aspects pratiques, allaitement, cicatrisation, découragement, questions que l’on n’ose pas poser au médecin, … rééducation post-partum pour certaines, …un continuum.
Il y a aussi les doulas, qui vous assistent, restent à vos côtés pendant toute la durée de votre accouchement et après, certaines études (Dr M. Klaus et Dr J. Kennell) ont montré qu’une simple présence même silencieuse donne davantage de confiance aux parturientes et facilite l’accouchement et augmente les petits signes d’attachement entre la maman et le bébé.
Enfin il y a les kinésithérapeutes, qui vous préparent physiquement durant cette période : les positions, la poussée (certain.e.s dispensent aussi de précieux conseils), la dynamique de l’accouchement, … et qui, si vous en convenez ensemble, peuvent être présent.e.s ce jour-là. Les kiné vont aussi assurer la ré-éducation périnéale post-partum, qui n’est pas à négliger pour l’après (oui, il y a une vie après 😉
Le choix de l’accompagnement est vôtre, et peut être, d’une manière déroutante, vaste (il y a aussi des hypnothérapeutes, des kinésiologues, des haptonomes, …), à vous de ressentir ce qui vous convient ou pas, ce qui ne vous convient plus ou ce qui vous conviendrait peut-être.
Ce trimestre va le rendre plus fort, l’ossification se poursuit, les mouvements s’affinent en précision tout en se renforçant : aie parfois, cela peut être surprenant (sur la vessie !!) ou même douloureux (surtout quand ce bébé n’est pas le premier), voire créer des contractions utérines.
C’est la période de la dernière échographie (ou avant-dernière) : croissance, position foetale, bien-être foetal (la quantité de liquide amniotique pex) et selon ce qui est montré par le bébé, un petit rappel morphologique : c’est le trimestre où se terminent les poumons qui se préparent à l’oxygène (vers 34 semaines), où les intestins sont de plus en plus visibles (l’intestin grêle peut même être vu fonctionner), le cerveau se développe de plus en plus (avec l’aspect des sillons qui permettent d’augmenter la taille du cerveau tout en le gardant dans la boîte crânienne), les phases d’éveil et de sommeil du bébé se précisent de plus en plus, le bébé s’arrondit : ses joues se remplissent, les muscles commencent à se dessiner (d’ailleurs, les « coups » sont de plus en fort) …
Doucement, toutefois, votre bébé va être confronté à vos limites physiques : votre amour est vaste et illimité mais votre corps a des bords : avec le compte des semaines, des mois qui s’engrangent, le bébé aura moins de place (vos côtes le savent déjà, ainsi que votre vessie), et ses mouvements vont se modifier vers la fin de la grossesse : essayez de vous tourner sur votre axe dans un bocal étroit !!!, néanmoins, vous devez le sentir tous les jours : ceux-ci vous renseignent sur son bien-être (parfois, les mouvements vont être plus centrés sur la phase nocturne) et doivent être perçus tous les jours (parfois plus forts, parfois moins présents - il y a aussi des jours avec et des jours sans pour les bébés, aussi!). C’est à cette période que vos « jeux maman-bébé » sont intéressants : vous savez que à ce mouvement-là, votre bébé va répondre !
C’est aussi à cette période que le bébé se positionne vers la sortie : on parle de sommet (tête en bas, qui est la plus classique), de siège (si ce sont les fesses en bas), de transverse (si le bébé reste en « hamac »), no stress par rapport à la position à l’échographie, il y a bien des techniques pour aider votre bébé à se « mettre » tête en bas, vous en parlerez avec le gynécologue.
Vous manquez de place pour vous, indéniablement : votre centre de gravité change en fonction de la position foetale, avec des chutes plus fréquentes, des brûlures parfois (ouvrir le four et oublier son ventre, pex), des oublis (où ai-je mis mon téléphone ?), un sommeil qui devient plus léger peut-être : d’une part, vous ne savez plus comment vous coucher, le bébé n’est pas toujours d’accord avec le côté choisi (de l’interêt d’un coussin d’allaitement pour mieux se caler), votre vessie vous joue des tours mais aussi cela peut parfois être le moment soit de rêves loufoques soit de cauchemars, vous pouvez aussi ronfler (les muqueuses sont oedematiées et raccourcir le diamètre des narines - et peuvent aussi justifier les saignements de gencives au brossage des dents).
Parfois, du lait peut s’écouler (et nécessiter des compresses pour absorber).
Les jambes, même en dehors de tout problème (en parler tout-de-même à votre médecin), peuvent gonfler et devenir douloureuses ou lourdes en fin de journée (interêt des bas de contention pour vos jambes), de petites veines peuvent « éclater » sous l’effet de la pression (rappelez-vous l’état de vos jambes en post-partum sera toujours moins « pire » que pendant ce trimestre) …
La constipation peuvent revenir plutôt liée au bébé qui se met sur le chemin de vos intestins, au lieu de « pousser », privilégiez les fibres (pas seules, il faut boire aussi), l’hydratation seule, les remèdes de grand-mère, le mouvement avant les médicaments.
L’estomac et le brûlant se rappellent à vous, des mesures diététiques sont à envisager avant les médicaments (mais parfois ne suffisent pas !) fractionner les repas, éviter les aliments difficiles à digérer, ne pas manger trop tard le soir et vous coucher trop vite après… sachez que ces reflux peuvent néanmoins devenir invalidants et nécessiter une prise en charge médicale.
Les rendez-vous se rapprochent aussi, toutes les 2 semaines à peu près, l’anxiété monte, les questions reviennent : quand, comment, avec ou sans péridurale … vais-je y arriver ? Où dois-je me présenter ?
Les contractions utérines sont aussi plus fréquentes : soit avec les mouvements du bébé, soit en fin de journée, soit quand vous videz votre vessie … si vous ne saignez pas et si votre bébé continue à bouger et qu’elles se calment quand « vous levez le pied », probablement qu’il ne faut pas s’en inquiéter (n’oubliez pas vous pouvez toujours appeler la maternité et parler avec une sage-femme présente ou même y passer : elle est ouverte 24/7, d’ailleurs son numéro est à encoder sur vos téléphones par précaution - ce n’est pas en urgence que l’on va le trouver ;-).
Quelques situations (non exhaustives) qui devraient vous inquiéter et vous faire soit appeler ou venir :
Votre mutuelle, votre employeur ou votre caisse de lois sociales, votre assurance doivent être prévenus, parfois certaines crèches demandent un Xème certificat de grossesse, un devis pour l’accouchement doit aussi être rentré signé au près de l’institution hospitalière.
En pratique, pensez à vos sièges d’auto (si vous rompez votre poche pendant le trajet), pensez à votre literie aussi pour le même type de raisons, pensez à votre valise d’urgence à prendre avec vous, votre carnet de grossesse, si vous en avez un, doit être dans votre sac (n’oubliez pas d’enlever vos photos d’échographie qui risquent de se perdre en salle d’accouchement..), tous ces petits détails peuvent être discutés et précisés utilisèrent avec votre sage-femme, kiné ou doula ou amie.s
Doucement mais sûrement (parfois trop rapidement) les dernières semaines arrivent, et en consultation c’est le moment de parler de la naissance, si vous ne l’avez pas encore fait: des monitorings fœtaux peuvent vous être proposés (pex en cas de dépassement de terme), une visite chez l’anesthésiste si vous avez des contrindications à la péridurale (en parler avec votre gynécologue), frottis vaginaux, mais aussi des termes nouveaux comme la « dilatation », la « présentation », apparaissent, on peut aussi vous examiner intiment plus souvent (voir où vous en êtes : le bébé descend-il ?, le col s’efface-t’il ? Se ramollit-il ? …)… le rythme change : tout à coup, cela peut aller très vite… on aimerait savoir quand, on vous appelle plus souvent (tu es toujours enceinte ?), vous aimeriez voir sa tête maintenant… et on peut même parler de déclencher la naissance médicalement (induction ou déclenchement), la date de la césarienne peut être abordée … les dernières semaines/ jours peuvent être intenses : on aimerait mais en même temps, on aimerait pas ;-), les émotions peuvent vous submerger, l’ambivalence n’est jamais facile à vivre, vos hormones sont à leur acmé : la pression augmente de partout…
Et je vous rappelle les conseils ci-dessous :
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